Quels réflexes doivent être présents chez un nouveau-né ?

Les réflexes sont des mouvements ou des actions involontaires. Certains mouvements sont spontanés et se produisent dans le cadre de l’activité normale du bébé. D’autres sont des réponses à certaines actions. Les prestataires de soins de santé vérifient les réflexes pour déterminer si le cerveau et le système nerveux fonctionnent bien. Certains réflexes ne se produisent qu’à des périodes spécifiques du développement.

Voici quelques-uns des réflexes archaïques observés chez les nouveau-nés :

Réflexe d’enracinement

Ce réflexe se déclenche lorsque le coin de la bouche du bébé est caressé ou touché. Le bébé tourne la tête et ouvre la bouche pour suivre et s’enraciner dans la direction de la caresse. Cela aide le bébé à trouver le sein ou le biberon pour commencer à se nourrir. Ce réflexe dure environ 4 mois.

Le réflexe de succion

L’enracinement aide le bébé à se préparer à téter. Lorsqu’on touche le palais du bébé, celui-ci commence à téter. Ce réflexe ne commence que vers la 32e semaine de grossesse et n’est pas complètement développé avant environ 36 semaines. Les bébés prématurés peuvent avoir une capacité de succion faible ou immature pour cette raison. Comme les bébés ont également le réflexe main-bouche qui va de pair avec l’enracinement et la succion, ils peuvent sucer leurs doigts ou leurs mains.

Le réflexe de Moro

Le réflexe de Moro est souvent appelé réflexe de sursaut. En effet, il se produit généralement lorsqu’un bébé est surpris par un bruit fort ou un mouvement. En réponse au bruit, le bébé rejette sa tête en arrière, étend ses bras et ses jambes, pleure, puis ramène ses bras et ses jambes. Les propres pleurs du bébé peuvent le faire sursauter et déclencher ce réflexe. Ce réflexe dure jusqu’à ce que le bébé ait environ 2 mois.

Réflexe tonique du cou

Lorsque la tête du bébé est tournée d’un côté, le bras de ce côté s’allonge et le bras opposé se plie au niveau du coude. C’est ce qu’on appelle souvent la position d’escrime. Ce réflexe dure jusqu’à ce que le bébé ait environ 5 à 7 mois.

Réflexe de préhension

En caressant la paume de la main d’un bébé, celui-ci ferme ses doigts pour les saisir. Le réflexe d’agrippement dure jusqu’à l’âge de 5 à 6 mois environ. Un réflexe similaire se manifeste au niveau des orteils jusqu’à l’âge de 9 à 12 mois.

Le réflexe du pas

Ce réflexe est également appelé réflexe de marche ou de danse, car le bébé semble faire des pas ou danser lorsqu’il est maintenu en position verticale, ses pieds touchant une surface solide. Ce réflexe dure environ 2 mois.

Réflexe de ramper

Le réflexe de ramper se manifeste lorsque le nouveau-né est placé sur le ventre. En réponse, il commence à bouger ses bras et ses jambes de manière à essayer de ramper. Ce réflexe, bien que peu développé à la naissance, est important pour le renforcement musculaire et la préparation à la mobilité future. En règle générale, il disparaît vers l’âge de 2 mois.

Réflexe de nage

Le réflexe de nage se déclenche lorsque le bébé est plongé dans l’eau, en position ventrale. Le nouveau-né fait automatiquement des mouvements de nage avec ses bras et jambes. Ce réflexe, qui disparaît vers 4 à 6 mois, est un exemple fascinant de la manière dont les bébés sont instinctivement préparés pour certaines actions, même dans un environnement aquatique.

Qu’en est-il des réflexes de défense ?

Les réflexes de défense sont indispensables pour la survie d’un nouveau-né. D’après ce qu’on a vu précédemment, le réflexe de Moro constitue, par exemple, une réponse instinctive à une menace perçue. Effectivement, lorsqu’un bébé est surpris par un bruit fort ou un mouvement brusque, il réagit en écartant les bras et en pleurant, puis en ramenant ses bras vers son corps.

Ce réflexe disparaît généralement à 4 mois et marque une phase critique dans le développement du système nerveux. Il montre comment le corps du tout-petit est naturellement programmé pour réagir face au danger, même à un stade très précoce de la vie. A noter qu’il est progressivement remplacé par des réflexes plus sophistiqués au fur et à mesure que le cerveau du bébé se développe.

Qu’est-ce que l’intégration des réflexes ?

L’intégration des réflexes est un processus visant à aider un arc neurologique qui présente à la fois un stimulus spécifique et une ou plusieurs réponses prévisibles à fonctionner plus efficacement. Les réflexes primitifs constituent la base du système nerveux et continuent à travailler de concert avec lui tout au long de notre vie.

Les réflexes primitifs ne sont pas ennemis. Ce sont des mouvements répétitifs et automatiques qui sont essentiels au développement du contrôle de la tête, du tonus musculaire, de l’intégration sensorielle et du développement. Ils constituent la base de nos réflexes posturaux, ceux de toute la vie. Ces réflexes s’inhibent naturellement par ordre séquentiel au cours de la première année, et des réflexes de remplacement, appelés réflexes posturaux, apparaissent. Les réflexes posturaux sont des modèles de réponse plus matures qui contrôlent l’équilibre, la coordination et le développement moteur sensoriel.

L’intégration des réflexes primitifs est importante car :

• Ils sont à la base de notre système nerveux et de notre capacité à bouger.
• Ils trouvent leur origine dans le tronc cérébral, qui est responsable de la survie. Si, en cas de stress, nous nous déplaçons toujours à partir d’ici, nous ne sommes pas en mesure d’accéder facilement à notre cortex préfrontal, où nous pouvons traiter et analyser les informations.
• En vieillissant, nos réflexes non intégrés déclenchent la réaction de fuite, même si le stress n’a pas de raison « logique ».
• Lorsque les mouvements proviennent de schémas de mouvements réflexes primitifs actifs, il y a des problèmes de coordination.
• Faible tonus musculaire, faiblesse musculaire, douleurs corporelles chroniques, mauvaise endurance et fatigue.

Que faire si mon bébé ne présente pas ces réflexes ?

Si un bébé ne présente pas certains des réflexes attendus, il est naturel de s’inquiéter. Les réflexes primitifs, tels que le réflexe de succion ou le réflexe de Moro, en particulier, constituent en effet des indicateurs clés du bon développement neurologique. En fait, l’absence de ces réflexes peut signaler un problème potentiel dans le développement du système nerveux central.

Il est toutefois important de souligner que chaque bébé se développe à son propre rythme, et un retard dans l’apparition de certains réflexes ne signifie pas toujours qu’il y a un problème grave. Avant de tirer des conclusions, il est recommandé d’observer le bambin sur une période prolongée et de vérifier s’il présente d’autres signes de développement normal. La capacité à se nourrir, la réaction aux stimuli et l’interaction avec l’environnement sont, entre autres, d’autres indicateurs importants à considérer. En cas de doute, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé.

Faire appel à un spécialiste en cas de doute

Au cas où on remarque que son bébé ne manifeste pas certains réflexes ou si on est préoccupé par son développement, il est conseillé de consulter un spécialiste. Un pédiatre ou un neurologue pédiatrique pourra effectuer des examens adéquats pour évaluer le développement neurologique de l’enfant. Effectivement, ces professionnels sont formés pour détecter des signes subtils de troubles potentiels et pourront rassurer les parents ou recommander des interventions précoces si nécessaire.

Si un réflexe est absent ou ne disparaît pas à l’âge prévu, par exemple, cela pourrait indiquer un problème sous-jacent nécessitant une attention particulière. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas oublier qu’une intervention précoce peut jouer un rôle clé dans le soutien au développement de son enfant. Il est toujours préférable de consulter un professionnel plutôt que de laisser ses inquiétudes non résolues, car une évaluation rapide peut faire une grande différence dans le parcours de santé de bébé.